INAUGURATION #1 Elbphilarmonie Hambourg // Herzog & De Meuron
- aoleblog
- 26 janv. 2017
- 2 min de lecture
Les Hambourgeois lui ont déjà donné un petit nom, «Elphi». La Philharmonie de l'Elbe, à Hambourg, a enfin été inaugurée ce mercredi 11 janvier au son de Beethoven et Wagner.
Conçue par le célèbre duo bâlois dont on reconnaît l'inventivité et la rigueur comme à la nouvelle Tate Modern de Londres, l'Elbphilharmonie trône majestueusement, dans une forme trapézoïdale, au milieu des eaux du fleuve l'entourant sur trois côtés. Édifiée à l'extrémité ouest de la moderne HafenCity, projet exemplaire de développement urbain, elle fait le lien entre la ville et le troisième plus grand port d'Europe.
Tenir compte du passé, de l'identité forte de cette cité pour faire du neuf comme personne, Herzog & de Meuron sont maîtres en la matière. L'originalité de leur projet tient à son socle en brique, le Kaispeicher A, un ancien entrepôt de thé, tabac et cacao du début des années 1960, sur lequel est posé un édifice en verre couronné d'un toit en forme de vague. Il culmine à 110 mètres comme un étrange vaisseau sur sa pointe. Il faut renverser la tête pour en voir le haut. De l'extérieur, rien ne dit qu'il s'agit d'une philharmonie. Et devant l'entrée, l'intérieur offre beaucoup de surprises.









L'accès est une expérience en soi. Certains auront la boule au ventre en prenant l'escalator futuriste de 80 mètres de long dont on ne voit pas le bout car il est légèrement bombé. Il débouche sur une grande fenêtre offrant une vue sur les eaux de l'Elbe. C'est un premier palier avant l'accès en douceur jusqu'à la Plaza, espace public d'accueil avec un sol en brique pour indiquer subtilement que l'on n'est pas encore dans le saint des saints.
À 37 mètres de haut, le panorama est époustouflant. Puis l'on s'engage par un escalier en bois tout en courbes jusqu'à l'entrée de la salle entourée de balcons. C'est une sorte d'énorme nid au sommet porté par d'épais piliers en béton, allant du sous-sol au toit. Observé d'une petite terrasse privée, il fait penser par ses pentes de ronds blancs à une piste de ski, un clin d'œil à la Suisse natale des architectes.
Avant d'entrer dans le Graal, on ne se lasse pas de scruter entre les étages, les vues plongeantes avec ses jeux d'angles étudiés à la perfection. Herzog & de Meuron n'ont rien laissé au hasard, jusqu'à l'ouverture astucieuse des fenêtres comme dans un bateau ou les nombreux miroirs qui multiplient les vues sur l'extérieur. Les finitions, qui souvent dans de tels projets monumentaux passent à la trappe, sont parfaites.
Le choc est à son comble une fois dans la grande salle à l'acoustique réalisée par le Japonais Yasuhisa Toyota, dont les murs ont été recouverts de gypse blanc gris, panneau à l'aspect de fossile taillé en différentes épaisseurs pour réfléchir et absorber au mieux les sons. Les mélomanes ont pu apprécier mercredi les premières notes jaillir de la scène, juste au-dessous de l'énorme champignon suspendu comme une soucoupe volante qui dissimule les installations techniques.*
* Texte extrait de la publication du Figaro http://www.lefigaro.fr/
Photographies https://www.herzogdemeuron.com/ et http://www.archdaily.com/
Comentarios